Les parcours à l'ASEI : ORTHOPHONISTE

Rencontre avec Sandrine, Orthophoniste au CMPP Le Nebouzzan.

Pourquoi avoir choisi d’être Orthophoniste à l’ASEI et en quoi consiste votre métier au quotidien ?

J’exerce le métier d’orthophoniste depuis 1995… j’ai pratiqué 20 ans en libéral avant de postuler à l’ASEI, un concours de circonstances a fait de moi une salariée, ce que je ne regrette finalement pas puisque j’ai pu développer un certain nombre de projets qui me tenaient à coeur depuis longtemps, et que je n’aurais jamais pu mettre en oeuvre en libéral.

Je réalise principalement des bilans, des prises en charge en individuel et en groupe, l’accueil et la guidance aux familles, la participation aux équipes de suivis dans les écoles et collèges pour les enfants et ados, de l’information et des conseils dans les écoles, les crèches, les haltes garderie sur la prise en charge des enfants porteurs de TSA. Au cours de ces 20 années, j’ai pu ren¬contrer des pathologies très variées, des situations que nous n’avions même jamais évoquées en 4 années de cours, pour lesquelles j’ai dû faire des forma¬tions spécifiques, et pour lesquelles j’ai eu l’opportunité de travailler en réseau…

Aujourd’hui les situations rencontrées se spécifient peu à peu (troubles sévères du langage oral, du langage écrit, troubles du langage et de la communication dans le cadre de l’autisme).

Quelles sont les particularités de votre métier ?

Je suis au quotidien en relation avec une pédopsychiatre, des psychologues, des psychomotriciens, des éducateurs et des orthophonistes du CMPP ;
je travaille en binôme sur les groupes avec une éducatrice ou une orthophoniste….

Quant à mes homologues de l’ASEI, nous ne nous connaissons pas ou très peu en fait…. Je pense qu’il serait intéressant que les orthophonistes de l’ASEI aient un répertoire en commun et que nous nous rencontrions pour parler de ce que nous faisons, proposer des formations spécifiques communes, et pourquoi pas avoir des projets transversaux ….

À l’externe, je suis en relation avec les parents, qui viennent pour de la guidance; avec l’éducation nationale (enseignants, référents de scolarité, AVS…), avec les crèches, les haltes garderies, les médecins et les pédiatres des PMI, les services sociaux…pour faire le point sur des situations, et/ou dans le cadre d’informations.

Quels sont les enjeux du métier et comment vous voyez-vous évoluer ?

C’est un métier créatif et très satisfa¬sant humainement et intellectuellement… même quand on doit revoir nos objectifs, se remettre en question.

Les situations ne sont jamais les mêmes, en particulier lorsqu’on peut formaliser des projets avec une direction qui nous soutient et favorise l’émergence de projets tels ceux que nous avons entrepris avec mes collègues orthophoniste et éducatrice : la création d’un jeu coopératif, et la co-animation de groupes d’habiletés sociales pour enfants et adolescents porteurs d’un TSA… Aujourd’hui le métier évolue avec une 5ème année qui en¬fin donne un niveau master 2 !

Cela permet aux étudiants de poursuivre directement vers un doctorat en orthophonie, ça c’est une vraie avancée ! Les formations toujours plus spécifiques renforcent notre niveau d’expertise et nous permettront peut-être d’avoir un rôle de coordination plus important, ou d’être dans la recherche également, l’ASEI offrant, avec ces nombreux établissements un formidable terrain de recherche clinique !

Dans les 10 ans, j’aimerais beaucoup devenir Directeur de mémoire, les pro¬blématiques traitées seraient celles observées dans l’établissement dans lequel je travaille.

À quand un pôle recherche et développement à l’ASEI ? »