Les parcours à l'ASEI : AIDE-SOIGNANT

Rencontre avec Hervé, Aide soignant à la MAS ASEI Georges DELPECH depuis 23 ans

Pourquoi avoir choisi d’être Aide-soignant à l’ASEI et quel est votre parcours ?

À l’origine, je venais du milieu du marketing publicitaire, sans la moindre qualification dans le domaine du soin ni la plus petite expérience dans le milieu du handicap. Aide-soignant, c’était un hasard, je n’avais pas du tout projeté de faire car¬rière, je voulais vivre cette expérience-là à ce moment-là, pour quelque chose de plus « humain ».
J’ai entendu parler de la construction d’un centre pour personnes handicapées près de chez moi.
J’ai postulé, mon parcours a surpris, mais cela a plu et j’ai été pris immédia¬tement. C’est l’envie de vivre une expérience professionnelle davantage axée sur l’humain, le besoin sincère de me sentir utile vis à vis des autres qui m’a amené à postuler à la MAS.
Étant sans diplôme dans le secteur, j’ai d’abord commencé par être, ce que l’on appelait à l’époque: garde malade (de 1995 à 2002). J’ai suivi ensuite une formation d’un an à l’école d’aide-soignant à la croix rouge.

Dès le début, j’ai eu la chance d’être épaulé par d’excellents professionnels, soucieux de transmettre leurs connaissances et le goût de leurs métiers. Je pense particulièrement à Christophe Fayet éducateur spécialisé à l’époque qui avait un sens aigu de l’exi¬gence dans la qualité de l’accompagnement des adultes polyhandicapés et qui m’a énormément appris sur le plan relationnel et éducatif

En quoi consiste votre métier au quotidien ?

Aujourd’hui comme l’ensemble des AS, des AMP, des agents de soins présents à la MAS, je dispense du soin et du confort auprès des personnes.
Une journée type commence à 07h15 par les transmissions de l’équipe de nuit, puis vient la prise du petit-déjeuner avant 09h30.

Il faut donc être capable de les accompagner dans tous les gestes de la vie quotidienne, les aider au maintien de leur autonomie, assurer des soins d’hygiène et de confort : toilette, repas, installation, mobilisation et transfert. La clôture de la soirée a lieu à 21h45 avec les transmissions du jour à l’équipe de nuit.

Quels sont les enjeux du métier et comment vous voyez-vous évoluer ?

C’est un métier qu’il faut aimer, je n’envisage même pas qu’il soit possible de l’exercer sous la contrainte, ou sans en avoir le goût.
Certains sont venus et ne sont restés que quelques heures ou quelques jours. Je pense vraiment que le métier d’aide-soignant, et encore plus dans mon secteur, prend beaucoup de soi, il faut beaucoup donner et ce n’est pas forcément un échange équilibré. Il faut savoir gérer le manque de temps pour la relation, le stress, côtoyer, la souffrance, la détresse… Mais lorsque j’ai un retour positif, j’ai le sentiment d’avoir bien fait mon travail et c’est le plus motivant pour moi. C’est sans doute ce qui m’a poussé également à m’intéresser aussi à la prévention. Soutenu par mon directeur, M. Durroux-Hyvert, j’ai pu suivre la formation de formateur PRAP axée sur la prévention et l’anticipation (repenser le mobilier, l’espace de travail, la façon de faire).

Aujourd’hui, je propose une session de 3 jours aux salariés (aide-soignant ou AMP) de mon établissement afin de devenir « acteur PRAP ».
J’espère pouvoir compléter mon cursus avec un volet gestes et postures qui apporte un savoir-faire technique que je trouve in-téressant pour exercer mon métier. Et pourquoi ne pas imaginer poursuivre ma carrière dans ce domaine et oeuvrer dans les Bassins de l’ASEI pour une transmission qui aurait du sens ?